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l’enflé est une boîte avec une lettrine majuscule

 

parfois c’est aussi tranchant qu’un tesson embarbelé

souvent plus redoutable qu’un récif de hallebardes

et même aussi puissant qu’un burin d’écorce dure

et puis aussi lourd comme caillou de lune

c’est quand le crin des mots résonne sur le papier de bure

à rendre bancale le sens sans amarre une putain de goélette sans voile au tangage d’ivrogne

à entailler le dire de sa limpidité de miroir pourri à rocailler le vers lisse pour une cassure sans emprise

c’est quand le crin des mots écorche les lasures

on boite alors devant ce rempart infranchissable épais de solécismes vraie holding

d’interprètes fumeux fiers croit-on des ses oripeaux à deux balles

on cherche à desceller la pierre que le mortier s’effrite humant un interstice même un trou

d’air infime parce que merde et merde on laisse pas sur le carreaux tous ceux qui s’échinent à

gratter avec un manche de cuillère ces poubelles qui embellissent les trottoirs

mais rien n’y fait

la persistance est grande à bâtir des murailles où le bélier s’effondre où les crânes se fendent

d’un coup de hache sournoise

même quand grondent les milices hostiles qui s’arrachent les heures en heurts de mots de crin

mais l’âpreté recèle en ton penser sincère une force étincelle un geyser érectile ouvrant

toujours plus grand oeuvrant vers d’autres chants pour la peine d’un rien qui étonne détonne

ou déconne

l’ailleurs insoupçonné des syntagmes illicites

l’étamine gorgée de semence

c’est tout d’une prétention désuète qui s’effiloche comme les feuilles tombent de l’arbre au

premier coup de vent et ça fait chier ouais ça rend malade

mais à la fin ça vaut plus que le sceptre du dernier con poète et ça vaut moins encore que

les riens qu’on efface

ça dit que l’enflé est une boîte avec une lettrine majuscule et j’emmerde la poésie peigne cul

 

 

ep

le 24/08/2010

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