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j’aime la paix de l’abri de jardin à fixer les dents du râteau


 
me suis barré comme à chaque fois. plein le cul du soleil de midi. j’ai atterri dans l’abri de

jardin à fixer les dents du râteau. personne a jamais compris ce que je foutais là-bas.
ouais. personne.
et puis tout va l’amble. je décompte mes battements de coeur. m’en reste encore quelques-uns.

c’est le compte à rebours tous les jours. combien de temps encore t’as dit reggiani. juste le

temps du dernier mégot. celui qu’on prend à pas d’heure avec une rasade d’embruns histoire

d’arriver un peu frais pour l’étagère dernière.
quand les barreaux thoraciques foutront en l’air la cage j’aurai dans les orbites le putain

d’héritage qu’on nous file en partage.
ouais. j’exculte encore en fier matamore qui va se faire trouer. enfoiré de matador à voir le

rouge encore le protéger. quand il bout à ruisseler bientôt débordant la civière en rivière à

pleurer.
mais l’herbe s’en balance. et les cailloux aussi.  
j’aime la paix de l’abri de jardin à fixer les dents du râteau.
et ils s’en foutent aussi

 

eric pitton
le 08/08/2010

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