TUMBLEWEED
Poésies
Habille-toi que je t'aime
Habille-toi que je t’aime
Habille-toi que je t’aime
Laisse couler ton fard sur le nu des paupières
Sécher ton mascara sans la courbe du cil
Remise aussi le tube loin du rouge des lèvres
Néglige le pinceau sur la lunule blanche
Oublie les anneaux fins sur tes lobes fragiles
Laisse les mèches folles les anglaises courir
Sur ton front tes épaules et ta nuque et ton cou
Ou un fin naevus t’as taoué la peau
Mets ta robe fleurie de ce nouveau printempsaux imprimés jolis
Que les fines bretelles sur ton corps défendu
Dispose le tissu sur ton ventre et tes seins
Et le haut de tes jambes et le bas de tes reins
Habille-moi que je t’aime
C’est ce que tu me dis quand arrive le temps
d’être enfin ton amant
ep
le 09/06/10
En usure de corps
Ajourer les persiennes
Pour que l’ombre nous prenne
Et n’entendre plus rien
Que le vent de nos mains
Ecarter tous les murs
Et jeter loin le temps
T’habiller de murmures
Et reculer l’instant
T’émouvoir de promesses
Te lisser de caresses
Et puis t’allonger là
Dans la fièvre des bras
Se blottir les paupières
Dans nos recoins cachés
Des secondes entières
Nos deux souffles coupés
Et puis se prendre fort
En usure de corps
A se goûter le sel
A se donner le ciel
Et puis s’aimer encore
A se bouillir le sang
En usure de corps
En éternels amants
Eric Pitton
Le 09/04/08
La robe de mai
Assise contre le mur
Son épaule sourit
Dans sa robe de mai
Qui découvrent ses jambes
Elle est belle et c’est tout
Elle est tout et c’est elle
Sa tête renversée
Aux lèvres amarante
A le regard perdu
De celle qui attend
Elle est telle et c’est doux
Elle est douce et c’est elle
Et les reflets cuivrés
Qui tombent dans son cou
Dessinent son visage
Dans sa robe de mai
Je chancelle et c’est fou
Je suis fou juste d’elle
Assise contre le mur
Je devine ses formes
Que sa robe de mai
Epouse en corps de femme
Elle est celle et surtout
J’ai partout envie d’elle
Dans sa robe de mai…
Eric Pitton
Le 09/04/08
Elle…
Elle…
Esquisse de canson
A la mine hésitante
Contour inachevé
De sa boucle qui tombe
Couleur d’ombre
De sa bouche qui moue
Et qui miel
Langoureusement
Et l’iris qui pupille
D’un clin de crayon
Voletant sur le cil recourbé
Belle, déjà si belle
Elle…
L’air
De rien
De son sein
Que jalousent
Les lignes moroses
Et l’épaule
Qui vient
Chut !
Jusques aux reins
Sur le grain de sa peau
De papier
Mais c’est elle…
Que je croque en croquis
Et en rêve
Tout aussi
Délicieuse
En esquisse de canson
En prémices d’abandons…
Eric Pitton Le 16/03/2007
de cet amour barbare d’une violence rare
dézingue-toi dans mes bras mon amour
écrase-toi sur mon cœur pour faire de l’ordinaire
une violence rare
dans le calme de l’instant souviens-toi de ce cri
si perçant
quand la nuit tu me cherches et tes doigts qui se crispent sur ta couche
tes mots soufflent au vide tout le vent de folie de tes veines
et t’entraînent et te traînent à l’orée de ma bouche
et j’attrape tes lèvres et m’agrippe
à ton iris bleu
si dense et qui danse ses flammes indolentes
d’une femme impatientequi enfonce un peu plus une sueur sauvage
qui allume un peu plus une lueur ravage
et qui mouille un peu plus d’une douceur orage
tous les sens de l’homme étendu
et pendu
nu
à ta peau tant souhaitée
et rendu
aux derniers sacrements
d’une violence rare
de cet amour barbare
qui nous hante
dans nos silences
clos
eric pitton
le 06/11/2010