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English rendez-vous
 
Je savais que c’était l’heure
L’heure où le thé en porcelaine
Infuse doucement le temps
Une pause attablée et cosy
A force d’alanguissements
Où l’on guette les silhouettes
Un mirage incertain
Peut-être 
Qui vous crispe la main
Et le parfum jasmin d’un earl grey
D’une old fashioned lady
Qui ralentit la trotteuse d’une montre à gousset
En signe d’assentiment
Pour que les pas s’invitent à cette table enfin
Et que les lèvres
Doucement
Sur le bord de la tasse
Lentement
Esquisse un petit sourire
Quand il n’est plus l’heure de partir
Mais de s’entendre dire
Que c’est l’heure où le thé
Infuse doucement l’amour   

 

 

eric pitton

un jour sans date

et la pluie dégoulinera sur ton front

 

et la pluie dégoulinera sur ton front

parce que tout fait chier

les traverses de trottoir guéridons de bistros les lampadaires du soir et les bouches de métro

mets ta peau de badin pour le ruissellement qui fait sourire les fous

car tu veux mon amour du déluge et t’enduire

tout le corps de cette eau qui t’empluie de bonheur

ah putain que je t’aime à te voir courir nue comme une électrisée de l’onguent torrentiel

on a rien d’autre à foutre que s’aimer sous la pluie et nos pieds dans les flaques qui s’inventent des

rêves d’océans magnifiques à y crever heureux

que je t’aime pour longtemps sous ce bombardement de gouttelettes fines où tu m’apparais belle

où tu mouilles toujours de tes lèvres trempées et ma bouche et mes reins et mes sens allongés

 

 

ep

le 15/10/2010

Je les brûlerai tous

 

Qu’ils s’entassent

En tour de vertige

Et retombent

D’une masse inerte

Tous ces parchemins

Tous ces incunables

De mots qui crient

Passionnamant

De vers qui hurlent

Cœur damné pour une belle

Qu’ils périssent tous

Du grand embrasement

Sur les lutrins

Des amours morts

Et comme au temps d’Alexandrie

Que la bibliothèque

S’effondre

Brûle

S’engloutisse de flots

Que les mémoires d’amants

Plus jamais ne reviennent

Que les pensées d’amour

De tous ceux qui s’enlacent

S’évaporent au néant

Aux limites incertaines

De l’univers perdu

Nulle trace pour les temps futurs

Jamais personne ne s’est connu

Aucun amour n’a survécu

Parce qu’ils ne sont jamais nés

Et s’ils l’ont cru

Ce fut erreur

Rien n’a commencé ici-bas

Pas une histoire qui ne fut vraie

Pas une larme

De cœur meurtri

Pas de regards attendris

Ni passion à perdre les sens

De ces échos de noms illustres

Aux fracas d’âmes dévorées

Rien ne subsiste

Désert de mots

Place au vide

C’est le premier silence

L’ultime instant d’absence

Incommensurable

Au milieu duquel

Je dresse

Mon amour

Pour toi

 

Eric Pitton

Le 09/04/2007

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